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Le Cyprès de l’Atlas

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Le Cyprès de l’Atlas
Le Cyprès de l’Atlas est un arbre qui peut atteindre 25 m de hauteur et plus de 1 m de diamètre. C’est une espèce endémique du haut Atlas occidental, au sud de Marrakech.

Noms communs

Cyprès de l’Atlas en Français, ‘Sirow’ Al Atlas en Arabe , ‘Blinz’ en Arabe local ou encore ‘Imjed’ en Amazigh pour les tribus qui vivent dans la région où s’individualise ce conifère autochtone. L’espèce, décrite pour la première fois en 1921 par Watier dans la vallée de l’oued N’Fiss au sud de Marrakech, a été confondue avec le Cyprès vert, Cupressus sempervirens L. Mais, c’est en 1950 que Gaussen donne à ce conifère natif le rang d’espèce et le nomme Cupressus atlantica Gaussen.

Répartition

La cupressacée à Cupressus atlantica se limite actuellement à des formations présteppiques dans le Haut Atlas occidental. Dans cette partie du Haut Atlas, le Cyprès de l’Atlas se localise dans les zones les plus internes de cette chaîne. Sa répartition est liée essentiellement aux conditions climatiques et géomorphologiques; il s’individualise uniquement au niveau de la haute vallée du N’Fiss, région caractérisée par un climat lumineux, très contrasté. Son aire naturelle est limitée entre 30° 45’ et 31° 5’ de latitude nord et 8° 5’ et 9° de longitude ouest et à une altitude entre 1100 et 2200 mètres.

Usages

La population riveraine du Cyprès atlasique, enclavée et pauvre, est encore dépendante totalement ou en partie des ressources naturelles disponibles dans ces secteurs. Les principales pratiques économiques sont par conséquent liées à l’agriculture, l’élevage et les ressources végétales prélevées dans la forêt (bois, fourrage, plantes aromatiques ou médicinales….). Le bois du Cyprès de l’Atlas est utilisé comme bois de chauffage en général, mais également comme bois de construction (portes, fenêtres, charpentes, etc.). Le feuillage est utilisé comme fourrage pour le cheptel constitué principalement de caprins. On pratique, également, des massages du dos avec ce feuillage imbibé d’eau.
Il est certain qu’il y a eu une grande interaction entre le Cyprès de l’Atlas et l’homme depuis l’antiquité. Outre les utilisations citées, ce résineux occupe une place importante dans la vie mystique de la population locale. En effet, ce cyprès, symbole de l’éternité, est un arbre sacré vu qu’il est placé près de la tombe de certains saints du secteur. Près du douar, le Cyprès purifie l’air et éloigne les maladies. Plus même, pour les habitants de certains douars, il est le gardien invoqué pour protéger leurs douars contre les violents orages.
Si la population riveraine peut faire la différence entre le Cyprès de l’Atlas et le Cyprès vert et nomme ce dernier ‘Imjed romi’, les habitants, non avertis, de Marrakech, et même d’autres régions du Maroc, ne font pas la distinction entre les deux Cyprès. Pourtant, à Marrakech, cité des jardins, le Cyprès vert, nommé ‘’Blinz’’, est une composante importante dans divers parcs et jardins qu’ils soient anciens ou actuels. Le Cyprès vert orne l’intérieur des maisons traditionnelles et même les petits jardins des habitations actuelles, assurant un paysage verdoyant et adoucissant le climat souvent chaud durant l’été. Dans la mémoire des marrakchis le Blinz, ayant l’aspect d’une flamme dressée vers le ciel, symbolise la beauté. Dans divers demeures et fermes on le retrouve également utilisé comme brise vent surtout que la région est soumise souvent à un vent chaud et parfois violent (chergui).

Régression du Cyprès de l’Atlas

Le Cyprès de l’Atlas est classé parmi les 17 espèces forestières mondiales dont le patrimoine génétique s’appauvrit. Sa régression, aujourd’hui alarmante, a débuté il y a fort longtemps. En effet, le bassin du N’fiss est le berceau de l’une des plus importantes dynasties qui a gouverné non seulement le Maroc mais tout le Maghreb et l’Andalousie : les Almoahades. D’ailleurs, la mosquée de Tinmel reste un témoin de la fondation de cette grande dynastie dans cette zone au début du douzième siècle. Il est certain que lors de cette période, cette cupressacée a subi une forte pression. Néanmoins, c’est le dernier siècle qui a connu une des fortes régressions. Ainsi, si on tient compte des estimations données par Joubert en1933 et Emberger en 1939 (10.000 ha) et celle d’Ech-Chamikh en 1983 (1485 ha), dans la vallée d’Aghbar, cette régression est de l’ordre de 85 % en 40 à 50 ans.
Dans ces lieux, la forêt reste la principale source d’énergie pour la population usagère. La forte pression, résultant de la combinaison de prélèvement excessif de bois et des ressources naturelles, est liée au maintien d’une population à faible niveau de vie. De plus, ces zones ont connu une démographie importante. Ainsi, les peuplements du Cyprès de l’Atlas sont donc soumis à une dégradation anthropique croissante qui, avec d’autres facteurs telle la sécheresse ou encore l’impact des ravageurs des cônes et des graines, menacent à terme l’avenir de cette endémique. En outre, il est très inquiétant de constater que la dégradation de cette cupressacée touche non seulement le Cyprès de l’Atlas, mais aussi tout cet environnement naturel, unique au monde. En effet, ce conifère conditionne la présence d’une flore très diversifiée (dont certaines espèces sont rares ou endémiques) et d’une faune particulièrement originale, avec notamment 19 espèces de mammifères (Musaraigne musette, Porc-épic, Loutre, Lynx caracal, Chat ganté…), 79 espèces d’oiseaux (Aigle de Bonelli, Gypaète barbu, Faucon pèlerin, Alouette hausse-col de l’Atlas, Fauvette de l’Atlas, Cincle plongeur…) et plus de 20 espèces d’Amphibiens et de reptiles (Tortue mauresque, Gecko à paupières épineuses, Acanthodactyle de l’Atlas, Seps du Haut Atlas, Seps strié du Maroc, Orvet du Maroc…).

Quel avenir pour le Cyprès de l’Atlas ?

L’environnement naturel de la cupressacée à Cupressus atlantica est original et unique au monde. Il représente ainsi un capital et une richesse actuellement négligée. Il est incontestable que cette cupressacée, qui a subi et continue de subir des pressions constantes, est ainsi probablement vouée à disparaître si aucune action n’est entreprise pour la sauvegarder. Ainsi, il faut entreprendre des mesures qui doivent consister particulièrement à concilier, dans une approche partenariale, les intérêts des usagers, des collectivités locales et des professionnels. Donc, en plus de l’action de reboisement, il est impératif d’élaborer et de réaliser des projets de développement en partenariat avec la population riveraine. Cette zone regorgé de richesses souvent non ou mal exploitées:des sites historiques témoins d’un passé glorieux, une flore et une faune exceptionnelles souvent rares ou endémiques mal connues, des peuplements de plantes aromatiques et médicinales fortement et mal exploités, des espèces locales utilisées dans l’agriculture non valorisées.
Tous ces éléments constituent un atout pour développer la région et préserver les ressources naturelles. Entre autre, la promotion d’un tourisme culturel dans le respect de l’environnement (nature et traditions) est susceptible d’augmenter les revenus des habitants riverains et de les inciter à la sauvegarde de ces magnifiques secteurs.





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